Le Real Madrid et Manchester City ont offert un spectacle palpitant lors d'un match épique, où aucun des deux n'a réussi à prendre l'avantage, le suspens reste entier

Si ce n'était pas LE match de l'année, on en était très proche. Au stade Santiago-Bernabéu, le Real Madrid et Manchester City se sont livrés à une bataille qui a déjà marqué son empreinte parmi les soirées mémorables de la Ligue des Champions (3-3). La place dans le dernier carré sera décidée la semaine prochaine à l'Etihad Stadium.
En à peine 38 secondes, Aurélien Tchouaméni a écopé d'un avertissement (justifié) pour un tacle en retard sur Jack Grealish, qui avait été préféré à Kevin de Bruyne, malade, au coup d'envoi. Il n'y a pas eu de chance pour François Letexier : aligné en défense centrale, le Français sera suspendu pour le match retour. Sur le coup franc qui a suivi, Bernardo Silva a profité du mauvais placement d'Andriy Lunin pour tenter une frappe directe, que le gardien ukrainien n'a pas pu suffisamment détourner pour empêcher le ballon de finir au fond des filets (2e minute).

Des espaces béants ont été constatés au milieu de terrain du côté du Real Madrid. Erling Haaland a eu l'opportunité de doubler la mise dans un angle restreint, mais Lunin s'est dressé sur sa route, avant que Grealish ne voie sa tentative contrée (7e minute). Le Norvégien n'a plus été aussi influent dans le match par la suite...
Le Real Madrid a ensuite réagi de manière fulgurante. Malgré les difficultés rencontrées, une frappe déviée par Ruben Dias sur un tir d'Eduardo Camavinga a remis les deux équipes à égalité (12e minute).
La Casa Blanca a bénéficié d'une touche de chance (la frappe n'était pas cadrée), qu'elle a bien sûr savourée. Deux minutes plus tard, lancé par Camavinga, Rodrygo a démarré sur le côté gauche, a résisté au retour de Manuel Akanji avant de battre Stefan Ortega d'un tir précis, dévié légèrement par le défenseur suisse (14e minute).
En l'espace de quelques instants, le Real Madrid a repris les rênes du match. Désormais, chaque offensive merengue dans le camp des Citizens faisait palpiter l'afición, à l'image d'une tentative de Fede Valverde du gauche, directement sur Ortega (18e minute).
Malgré une possession de balle à 60% en faveur des Skyblues, l'absence de mouvement rendait difficile la création d'ouvertures. En revanche, les contre-attaques du Real Madrid étaient incisives, et Rodrygo a conclu l'une d'elles par un tir arrêté par les mains d'Ortega (31e minute). Après que Grealish a été stoppé par Tchouaméni, Vinicius Jr et Rodrygo ont lancé une offensive. Le premier a délivré une passe au second, dont le puissant tir a frôlé la barre transversale, provoquant quelques sueurs froides chez le gardien allemand (32e minute).

Menacé d'un carton jaune synonyme de suspension, Jude Bellingham a tenté de se venger de Dias, auteur d'un tacle ferme mais correct. Magnanime, M. Letexier a épargné l'Anglais, qui a ensuite récupéré un ballon des pieds de Silva pour le transmettre à Vinicius. Très en forme, l'Auriverde a poussé Akanji à commettre une faute, lui valant logiquement un avertissement (37e minute). Le défenseur a frôlé l'expulsion sur un contact avec Rodrygo, qui aurait pu lui valoir un carton rouge après l'avoir touché avec le coude lors d'un duel (38e minute).
Alors que les dix premières minutes laissaient entrevoir une domination écrasante du champion d'Angleterre en titre, la suite du match a pris une direction totalement différente. Les Citizens, sans grande influence, ont perdu un autre duel physique, et Vinicius a de nouveau pénétré dans le camp de Manchester City mais n'a pas réussi à bien enrouler sa frappe du droit, captée par Ortega (42e minute).

Fidèle à son style, Manchester City a tenté de reprendre le contrôle du match. Après avoir été décalé par Silva, Grealish a cherché à prendre de vitesse Dani Carvajal, mais son tir a fini dans les gradins (48e minute). Malgré un bref regain, les Skyblues ont rapidement retrouvé leurs difficultés, notamment avec Rodri, dont le ballon a rebondi sur sa jambe avant de revenir sur Bellingham, qui a manqué sa tentative croisée (54e minute).
Les Citizens ont alors commencé à chercher Haaland avec des longues passes, et celui-ci a réussi à obtenir une faute d'Antonio Rüdiger, qui avait réalisé quelques minutes
auparavant un tacle parfait sur Silva. Sur le coup franc qui a suivi, Rodri a remporté son duel aérien face à Toni Kroos, mais sa tête n'a pas trouvé le cadre (55e minute).
Cependant, dès que le Real Madrid parvenait à se connecter, le danger était imminent. Rodrygo, trouvé sur l'aile opposée, a servi Vinicius en profondeur, mais ce dernier a préféré tenter sa chance en solo, sans cadrer, alors que Valverde était démarqué en retrait (56e minute).
La répétition des efforts défensifs pouvait cependant commencer à peser sur les joueurs du Real Madrid. Phil Foden a enfin réussi à décocher un tir, directement sur Lunin (58e minute), puis Silva a cherché la lucarne, mais le ballon a été repoussé (59e minute). Le Real Madrid montrait des signes de fatigue. Habituellement, il trouve les ressources pour marquer et reprendre du souffle. Mais cette fois-ci, il n'a pas eu le temps. Sur l'aile gauche, Silva a fixé Ferland Mendy avant de transmettre à John Stones, qui a simplement décalé Foden dans l'axe. La suite a été digne d'un chef-d'œuvre : le gaucher a envoyé un tir précis dans le coin supérieur du but de Lunin, qui n'a pu que constater les dégâts (66e minute).
Ébranlé, le club merengue a encaissé un autre but, cette fois-ci un tir précis du droit, signé Josko Gvardiol, qui n'avait pas encore marqué avec City (71e minute). À contretemps, Carlo Ancelotti a effectué deux changements : Brahim Díaz et Luka Modric ont remplacé Rodrygo et Kroos.
Cependant, désormais, ce sont les Skyblues qui remportaient tous leurs duels et imposaient leur puissance physique. Mais abandonner n'est pas dans le vocabulaire merengue. Modric a porté le ballon vers l'avant, et du côté gauche, Vinicius a délivré un centre précis du pied gauche à Valverde. Ce dernier a repris de volée, son tir croisé laissant Ortega sans réaction, vaincu par cette inspiration exceptionnelle (79e minute).
Le match a de nouveau basculé. Bellingham s'est démené pour essayer de pousser le ballon au fond des filets, sans succès (80e minute). Touché après un contact avec Camavinga, Foden a dû céder sa place à Julián Álvarez. Le momentum restait du côté des Merengues. Il a suffi d'une foulée pour que Bellingham ne parvienne pas à reprendre un centre au second poteau de Modric (88e minute). Sur le corner qui a suivi, Díaz a été bloqué et Carvajal, sur le rebond, a manqué le cadre (90e minute).

Dans les arrêts de jeu, les deux équipes ne se sont pas aventurées vers l'avant, probablement satisfaites de ce match nul qui ne reflète pas la véritable intensité du jeu. Ce quart de finale aller a été imprévisible et plein de rebondissements, offrant un grand spectacle. Le deuxième acte se déroulera à l'Etihad Stadium mercredi prochain.