Blessé au genou et probablement encore fatigué par sa longue night session lors du troisième tour, Novak Djokovic a frôlé l'élimination alors qu'il était mené deux sets à un et un break en sa défaveur... avant de renverser Francisco Cerúndolo en cinq manches (1-6, 7-5, 6-3, 5-7, 6-3 en 4h39). Une performance légendaire !
Lorsque le kiné est intervenu pour la première fois sur le court Philippe-Chatrier pour manipuler le genou de Novak Djokovic, le Serbe venait de remporter aisément le premier set contre Francisco Cerúndolo (6-1 en 41 minutes), ce qui a pu faire penser à une fausse alerte pour le numéro 1 mondial, d'autant plus qu'il a parfois utilisé les pauses réglementaires pour prendre un peu de répit.
Les sceptiques ont donc commencé à murmurer, comme c'est souvent le cas. Cependant, le tenant du titre rencontrait bel et bien des difficultés. À la neuvième occasion, l'Argentin a finalement réussi à obtenir le break, qui s'est également avéré être une balle de set (7-5 en 1h12). Novak Djokovic a déjà connu des moments difficiles, mais comme face à Lorenzo Musetti au tour précédent, il a souvent su puiser dans ses ressources pour inverser la tendance.
Cependant, le fait d'avoir terminé si tard la session de nuit samedi soir, à 3h du matin, après un match en cinq sets et une récupération forcément écourtée, a eu un impact sur Djokovic. À 37 ans, le temps laisse ses marques, même pour le détenteur de 24 titres du Grand Chelem.
Au début de la troisième manche, Djokovic semblait presque à bout, concédant son service dès la première occasion et frôlant le double break à 0-3 30-40. Mais Djokovic étant Djokovic, et si Cerúndolo n'avait pas été aussi appliqué pour maintenir son avantage, le Serbe aurait pu revenir dans le match. Finalement, l'Argentin a remporté cette manche 6-3 en 50 minutes.
Après une nouvelle intervention du personnel médical et la prise d'un médicament, le retour de Novak Djokovic sur le court est resté incertain. Au cinquième jeu, il a perdu son service et Francisco Cerúndolo n'a pu cacher un sourire, bien qu'il l'ait rapidement dissimulé. Bonne réaction : "Nole" a réussi à reprendre le service adverse pour égaliser à 4-4 ! Comme prévu, l'Argentin a finalement cédé sur le même score et de la même manière que son adversaire deux sets auparavant : 7-5 et sur son service.
Dans le tourbillon du match, Cerúndolo a perdu son service dès le début du cinquième set. Avec un déficit de 2-0, il a eu une balle de débreak à 30-40, mais son coup droit croisé est allé dans le couloir. La deuxième opportunité a été la bonne, relançant complètement la fin de la partie. Lors d'une reprise d'appuis, Djokovic a glissé, se couvrant de terre battue. Depuis le début du match, le Serbe avait exprimé ses préoccupations concernant la qualité du court, profitant de cette chute pour critiquer le superviseur qui n'avait pas pris en compte ses remarques. "Mais vous savez mieux que nous", a-t-il exprimé avec frustration.
Djokovic est retombé au sol, tête la première, et cette fois, il a mimé une brasse après avoir réalisé une volée exceptionnelle, en pleine extension à 3-3 15-0. Un sourire partagé par Cerúndolo, qui était bien conscient de se trouver dans un duel épique. Même à 40-0, le Serbe n'a pas abandonné le moindre point, revenant à 40-A avant de réussir une nouvelle amortie gagnante sur une nouvelle balle de 4-4. L'Argentin a montré des signes de fatigue et de crispation, tandis que "Nole" a obtenu une balle de break au moment opportun. Après un rallye incroyable, Djokovic a réussi un coup droit gagnant le long de la ligne pour mener 5-3 !
La fin du match a été héroïque et le tenant du titre ne montrait plus de signes de faiblesse. Au contraire, il semblait en pleine forme. Djokovic s'est même substitué au juge de ligne pour annoncer la faute décisive, confirmée par l'arbitre (1-6, 7-5, 6-3, 5-7, 6-3 en 4h39).
Une fois de plus, le numéro 1 mondial s'en est sorti et se qualifie pour son 59e quart de finale en Grand Chelem, dépassant ainsi Roger Federer.